PREMIER POST

Bonjour !  Nous vous retrouvons aujourd’hui pour notre premier post sur notre blogspot. Tout d’abord, pourquoi ce blog ? Quel intérêt ? Si nous vous écrivons, c’est pour vous faire part de notre point de vue sur l’american way of life. Depuis notre naissance nous sommes tous éduqués à idolâtrer les Etats-Unis.  La télévision nous submerge d’images mélioratives de ce pays, de cette puissance.  Rares sont les personnes n’ayant jamais ne serait-ce que pensé : « Les USA ça à l’air merveilleux ! Je rêve tellement d’y aller. ». Les préadolescents que nous étions ont grandi au rythme de l’histoire d’amour de Troy et Gabriella (de la trilogie High School Musical), les lycées gigantesques où tout le monde chante et danse joyeusement debout sur les tables du réfectoire, les grands casiers, les protagonistes tous plus beaux les uns que les autres. Ils passent par exemple outre le harcèlement que les enfants américains subissent ou affligent durant toute leur enfance, chose malheureusement trop courante là-bas.  Nous avons donc pour but de vous montrer que les Etats-Unis d’Amérique, c’est bien, les paysages sont magnifiques, le patriotisme omniprésent peut mettre la larme à l’œil mais c’est pour mieux cacher les ménages qui se brisent, comme dans le filmAmerican Beauty, et que toutes les ménagères ne passent pas leur vie à faire des gateaux, entretenir le jardin et attendre leur mari en s’occupant des enfants, comme dans la série Desperate Housewives. Nous avons ciblé la critique de cet american way of life par les artistes américains ou anglophone, en nous posant cette question:
Comment les anglophones critiquent-ils l’american way of life ?

DESPERATE HOUSEWIVES; PRESENTATION

Parlons peu parlons bien, parlons donc de la série Desperate Housewives.
Tout d’abord, cette série provient de l’esprit d’un américain ‘’typique’’ (si l’on omet son homosexualité, sujet tabou dans certains états de son pays), Marc Cherry,  fils d’une femme au foyer et d’un comptable, tout deux américains. Il fait donc transparaitre des Etats-Unis tels qu’il les connaît, ressent dans la série qu’il a produite et scénarisée, Desperate Housewives. Il rend compte de cette société américaine dans laquelle il vit à l’aide de ses quatres héroïnes, de belles femmes au foyer âgées de la trentaine environ. Elles vivent à Wisteria Lane (voir photo accompagnant le post), une banlieue chic de Fairview (située dans l’État fictif de l’Eagle State), stéréotype des quartiers résidentiels de la ‘’middle class’’ américaine.


Sur cette photo, on peut avoir un aperçu de ces quartiers, un peu tous semblables finalement, de belles grandes maisons aux couleurs pastel douces, les pelouses impeccables (fausses pelouses ?) avec quelques parterres de fleurs magnifiquement entretenues, et les fameuses barrières blanches , que l’on retrouve dans tout quartier américain qui se respecte. Cependant, selon un article provenant du site Télérama, Marc Cherry « s’est toujours défendu d’écrire une satire de la banlieue résidentielle. Il est très attaché aux valeurs qu’elle véhicule. Ce qui ne l’empêche pas de leur porter des petits coups. Dans une société qui considère la maternité comme le degré ultime d’accomplissement de la femme, montrer que ça peut rendre malheureux et fou ne dynamite pas forcément le mur mais suggère qu’il est de guingois et qu’il faut reprendre les fondations. »
Il utilise donc son travail pour véhiculer son message, destiné à son pays. Il ”démonte” tout en laissant le charme opérer, tout en vendant le rêve américain, à sa façon.
C’est une image commune que peut nous renvoyer l’art américain, que l’on peut retrouver dans des peintures comme American Gothic de Grant Wood, une peinture datant de 1930, une version moins moderne que Desperate Housewives. Retrouvez cette peinture, et d’autres, dans de prochains posts.

ANALYSE D’UNE SEQUENCE DU FILM AMERICAN BEAUTY

         Le film que Sam Mendes à réalisé est une poule aux œufs d’or pour les clichés que les Etats-Unis nous renvoient, à nous, européens que nous sommes. Le réalisateur nous  expose la vie d’une famille, le ménage américain par excellence au premier abord. Au premier abord seulement puisque Mendes s’applique à casser tous les clichés que la puissance américaine peut nous transmettre par son cinéma . A l’aide de l’analyse d’une séquence du film, passée au crible par nos soins, nous avons tenté de vous rendre compte d’une Amérique pas si lisse selon Sam Mendes.
SEQUENCE DU FILM AMERICAN BEAUTY ; de 1 minute 10 à 3 minutes 06
Description plans
           La séquence débute avec la vue d’un quartier résidentiel typique, des maisons individuelles alignées et séparées par des lignées d’arbres. On retrouve ce genre de quartier un peu partout autour des villes américaines et même en Europe, ce sont les banlieues. On peut presque déjà s’attendre à la monotonie et la banalité que Sam Mendes va introduire comme thème omniprésent dans son œuvre, avec ces maisons toutes pareilles et alignées, rangées dans des rues toutes perpendiculaires ou parallèles les unes aux autres. On entend une musique, suivie par la voix d’un homme se présentant comme Lester Burnham et précisant que ce que l’on voit est son quartier, sa rue, sa vie. Cette voix est destinée aux spectateurs, les fait entrer dans l’histoire. On se sent guider.

          La première interpellation est lorsque la caméra se rapproche de la maison et que l’homme dit « J’ai 42 ans. Dans moins d’un an, je serais mort. » On comprend donc que le film va traiter de cette année amenant à la mort de Lester. C’est un début quelque peu original, puisqu’ici nous n’allons pas suivre une histoire en tant ‘’réel ‘’ mais juste suivre son retracement, ce qui a amené l’événement final. Cette phrase dite en coup de vent en quelque sorte nous amènera à nous questionner tout le long du film sur qui a tué Lester Burnham, comment l’a-t-on tué ?
         Le plan suivant s’annonce avec la sonnerie d’un réveil, nous voilà dans la chambre d’un couple au vu du lit double et des deux tables de chevets sur lesquelles sont posés des affaires. Tout est rangé, à sa place, rien ne dépasse à part les chaussons de Lester et lui-même, couché dans le lit aux draps froissés. On voit donc cet homme couché sur le ventre, dans ce lit.

 Il se réveille non sans difficultés, tandis que la voix off explique qu’il ne sait pas encore qu’il va mourir. On se croirait vraiment à la projection de la vie d’une personne, avec un guide (qui s’avère être lui-même, depuis ‘’le paradis’’) qui nous explique les détails nouveaux et nous introduit les personnages et leur vie.  On le voit pour la première fois lorsqu’il se retourne après avoir éteint le réveil. Le plan est en contre-plongée.

 La voix-off dit qu’il est « déjà mort » à cet instant.  Cette scène nous plonge dans son quotidien, qui semble être monotone, répétitif, une routine de longue date dirons-nous. Nous retrouvons donc ici le thème évoqué quelques instants plus tôt, ce qui pourrait confirmer que cela fait parti intégrante des thèmes évoqués par ce film.

Ensuite, nous retrouvons Lester dans sa douche, dans son intimité. La voix brise en quelque sorte cette intimité, on se sent intrus, on se sent presque mal à l’aise de se retrouver dans la douche, comme si nous étions avec lui. 

La musique est toujours la même (et restera la même jusqu’à la fin de l’extrait), un peu dans le même style que celles que l’ont peut retrouver dans Desperate Housewives. La caméra s’éloigne, nous montre la douche comme si l’on était juste en dehors. A travers les vitres floues, on aperçoit le corps de Lester, de sa tête à sa taille. Il se masturbe. On se sent maintenant voyeur, certains tournerait presque la tête pour ne pas voir ce moment. 

La voix-off semble nous guider en disant « regardez-moi, en train de me palucher sous la douche » ; on a l’impression qu’il accentue le « regardez-moi », comme si se masturber n’était pas si normal que ça. Il est marié, on comprend donc qu’il y a une certaine frustration, un manque dans son couple. Sa femme ne le satisfait pas, ils ne se satisfont plus. La monotonie de leur couple nous est présentée ici pour la première fois.  Cette voix ajoute ensuite « ça, c’est le meilleur moment de ma journée, à partir de là, c’est la descente aux enfers ».  Il vient de se réveiller et semble avoir déjà envie de repartir dormir, rêver d’une vie quelque peu plus passionnante. On ne connait encore pas sa femme, sa famille (ils ont une fille, adolescente) ni son travail et pourtant, on est submergé par la morosité de ses journées. Il dégage lui aussi une morosité plus que flagrante, ce qui rend l’extrait très peu gai puisqu’il nous donne son point de vue, sa vision, on observe sa vie quotidienne et on écoute les détails dont il rend compte.
Changement total de décor, voilà maintenant un  gros plan sur une belle rose rouge, les gouttes de la rosée encore présentes sur ses pétales (rosée ou arrosage automatique ?) La caméra descend sur la tige de cette rose, et des mains gantée de cuir beige munies d’un sécateur coupe cette tige en son milieu. Ces gants en cuir semblent appartenir à une femme qui prend soin d’elle, qui se fait plaisir avec un bel outillage.
Apparaît ensuite le visage d’une femme, regardant la rose.

Lester, en voix off, nous apprend que c’est sa femme, Carolyn. Elle arbore un brushing qui semble avoir été fait à l’instant, pas un seul cheveu ne dépasse. Son maquillage ne lui gâche pas le visage, juste ce qu’il faut pour la mettre en valeur. Elle poste un collier de perles très simple, accordé à ses boucles d’oreilles, et on aperçoit une veste de tailleur en dessous de son tablier blanc immaculé. Il fait une remarque sur l’accord des sabots de jardinages et du manche des cisailles, précisant que ce n’est pas un hasard. Il nous fait ainsi comprendre que sa femme ne laisse place au hasard, que tout est réglé au millimètre prêt, chaque détail est réfléchi et à son importance. Elle semble ne pas ressembler à son mari, et on peut déjà imaginer qu’elle le domine par sa rigueur et sa droiture.  Nous la voyons ensuite comme si nous étions à l’intérieur de la maison, depuis une fenêtre. On se sent à nouveau voyeur, d’une façon peut-être moins gênante que précédemment, mais toujours voyeur.
 Elle est dans le jardin, s’occupant de magnifiques rosiers entourant des barrières blanches. La pelouse est bien verte, tondue au millimètre près si ce n’est pas une fausse pelouse. La perfection des détails impressionne. Les aboiements d’un chien coupent ainsi cette image de la ménagère parfaite, l’image se concentrant ensuite sur lui (le chien), courant le long d’une barrière, blanche elle aussi.
Un homme en costume cravate classe apparaît et gronde le chien,

 Lester explique que c’est leur voisin, Jim. Entre en jeu un autre homme, sortant d’une maison brune entourée de verdure, bien entretenue, elle aussi très jolie, très typique. Il est lui aussi bien habillé. La voix off nous apprend que ces deux hommes sont amants. Le second homme gronde le chien à son tour, le nommant Betsy. On nous donne ici une image très positives du couple, soigné, aimable  et assez jovial en apparence. En outre, leur homosexualité casse le côté américain classique, puisque la vision moyenne américaine du couple se résume généralement à un homme, une femme et quelques enfants. Ici nous avons deux hommes, et une totale parentalité des deux impossible. On peut aussi penser que ‘’l’utilité’’ du chien réside ici, remplaçant un enfant qu’ils ne semblent pouvoir concevoir, et la manière dont ils le grondent nous fait penser à des parents grondant leur enfant.
La vue suivante est Lester accoudé à sa fenêtre blanche, aux rideaux blancs et aux volets bleus. Cela nous rappelle le blanc omniprésent dans cet extrait ; le blanc étant généralement le signe du pure et de l’angélique et associé au bleu cela peut nous rappeler les couleurs du drapeau américain, blanc bleu et rouge (le rouge pouvant se trouver dans les rosiers). On retrouvera ces trois couleurs tout au long du film. Il regarde la vie menée devant sa maison. On entend une voix féminine, celle de Carolyn, saluant le couple.  Un des deux hommes lui répond et on le voit maintenant s’approcher d’elle, il semble que c’est celui se prénommant Jim. Ils se rapprochent tout deux d’une de ces fameuses barrière blanche, elle sépare leur deux terrains, comme une coupure malgré la cordialité présente entre eux. Carolyn complimente la cravate que Jim porte, 

 tandis que Jim lui répond par un compliment sur ses roses suivit d’une question : « comment faites-vous pour avoir des plantes aussi florifères ? » Carolyn lui donne sa « recette ».  Le dialogue nous semble quelque peu superficiel, ne traitant que des apparences. On peut penser qu’ils sont voisins et qu’ils se saluent, mais ça s’arrête là.
 Pour ce dialogue, la caméra nous exposait les deux protagonistes en plan américain, qui se rapproche successivement pour nous permettre d’apercevoir, au centre, au fond, un Lester voyeur se cachant derrière les rideaux. La conversation devient alors peu intelligible. 

Cela marque le désintérêt de la conversation, au moins aux yeux de Lester qui à l’air de ne pas s’y intéresser plus que ça. Le son se concentre sur la voix de Lester, exprimant sa fatigue concernant sa femme, « rien que le fait de la regarder m’épuise ». On ressent à nouveau la séparation, la coupure étouffant le couple. Lorsque le plan se concentre plus sur Lester que les voisins discutant, il dit « elle n’a pas toujours été comme ça, avant elle était heureuse ».  Il nous parle d’un avant, situant l’histoire qui traitera donc de l’après, comment cette situation se résoudra.
Nous voyons maintenant comme si nous étions sur l’épaule de Lester, au plus proche de lui, comme dans sa tête, guettant sa femme tout en la critiquant et en ajoutant pour finir sa précédente phrase : « nous étions heureux ». Il utilise ici l’imparfait, exprimant une action du passé d’une durée indéfinie.
Le voisin part, Carolyn le salue, la séquence se termine sur ce départ. 

Il reste notamment un point à aborder ; les roses. Elles sont présentes tout le long du film comme un fil conducteur de l’histoire. Nous les retrouvons dans cette séquence lorsque Caroline jardine. Plusieurs hypothèses peuvent être émises. Tout d’abord, la couleur rouge symbolise généralement la passion, le désir mais aussi la violence, le sang humain étant de couleur rouge. La rose elle peut symboliser la passion et le désir elle aussi, tout comme l’amour. Certaines personnes expliquent même que le type de roses utilisé dansAmerican Beauty se nomme « American Beauty », le film serait donc nommé en hommage à ces fleurs. Lorsque l’on voit Carolyn dans le jardin, Lester l’observant, on imagine que la rose tenue entre ses mains gantées représente son mari, plein de passion, de désir, d’amour avec la rose et ses pétales mais compliqué, morne et même blessant avec les épines douloureuses se présentant sur sa tige. Sa main gantée de cuir le tiendrait, l’étoufferait par sa face si lisse, propre et luxueuse presque, jusqu’à le tuer d’un coup de sécateur.
Pour conclure, nous pouvons dire que cet extrait introduit le film en présentant certains personnages, dont le couple comme étant le centre de l’histoire, de l’action. On voit ici comment Sam Mendes nous montre les clichés, le beau pavillon bourgeois, le voisinage fort sympathique, la ménagère type et comment il les éclate ensuite, comment ils éclatent les apparences qui s’avèrent être ici des plus trompeuses qu’il soit.

QUELQUES IMAGES

      

        En janvier 1937, Margaret Bourke-White, une photographe et une photojournaliste américaine, décide d'immortaliser le contraste entre la récession économique américaine des années 30 et une publicité quelque peu mensongère. Elle marque les esprits en photographiant des afro américains faisant la queue en vue de se réapprovisionner suite à une inondation à Louisville dans le Kentucky. Derrière eux, un panneau sur lequel est présentée une famille blanche typiquement américaine dans une voiture. Est inscrit le slogan: " World's Highest Standard of Living- There's no way like the American Way" qui en français veut dire: « Le standard de vie le plus élevé au monde, rien de mieux que la façon de vivre Américaine». Slogan qui perd alors toute sa crédibilité en voyant cette photographie dans laquelle la réalité contredit la publicité.


       «American gothic» est une œuvre du peintre Grant Wood réalisée en 1930. Chaque élément qui la constitue n'a pas été choisit au hasard. Le couple fictif peint sur cette toile ne pouvait pas, d'après Grant Wood, vivre dans une autre maison que celle devant laquelle ils se trouvent. La femme semble prêter attention à quelque chose ou quelqu'un se trouvant dans une direction autre que celle du regard de son mari qui lui est tourné vers "nous". Cette femme nous paraît être frustrée aux cotés d'un mari aux traits sévères et qui en plus de ça est muni d'une fourche. Nous pouvons donc penser qu'il tient le rôle d'obstacle entre sa femme et ce qui ne se trouve peut être pas loin. Malgré ça, cette œuvre reste très ambiguë sur son sens réel.


       Edward Hopper «Nighthawks» (les oiseaux de nuit) 1942
Cette peinture d'Edward Hopper met en scène quatre personnages,la nuit, dans un petit restaurant d'Amérique connu sous le nom de «diner». L’atmosphère qui y règne semble si calme mais tellement oppressante à la fois. De grandes baies vitrées sont les seuls obstacles entre nous, à l'extérieur, et les personnages, qui eux sont complètement plongés dans cette lourde atmosphère. Nous ne pouvons donc pas entendre, nous ne faisons que regarder. Dans ce restaurant, derrière le comptoir, un serveur. Trois autres personnages sont quant à eux assis de l'autre côté du comptoir. Tous sont d'une élégance «banale» pour des américains des années 1942. Les visages des deux personnages que l'on peut voir ne laisse rien paraître. Comme s'ils étaient absents. Comme le dit si bien l'article d'artimeless: «Le personnage de dos est quand à lui inquiétant. Il est aussi expressif que les autres protagonistes, tout en étant caché. Le peintre appuie ainsi l’idée de façades absentes malgré leur présence indéniable». Nous retrouvons l'idée du paraître, le bonheur de façade. Le serveur, lui, suit les ordres qu'on lui donne. En faisant cela,Edward Hopper peint l'Amérique dans son coté obscur. D'après artimeless: «Ce «diner» semble être la boite noire du rêve Américain, empreinte de nombreux S.O.S. La guerre fait rage de l’autre côté de l’atlantique et au matin de cette nuit de silence les USA se hisseront avec grand fracas au sommet du monde».


      L'Amérique des années 30 ou même des années 50 est encore si souvent illustrée par ses petits restaurants en bord de routes appelés «diner» où l'ont s'arrête avec les voitures typiques que possèdent les américains. Encore aujourd'hui, ces voitures sont considérés comme de petites merveilles de collections pour les adeptes du rêve américain du temps d'avant.
(source inconnue)


     Un des grands stéréotype américain est montré sur cette image publicitaire. L'homme en costume élégant rentre du travail avec un cadeau pour sa femme, qui elle porte une robe et un tablier et qui cuisine. On devine qu'il se demande ce que sa femme lui a préparé à dîner. Il se trouve que le cadeau est un appareil ménager, qui est nécessaire afin que la femme prépare de bons petits plats à son mari qui est évidemment épuisé en rentrant du travail. (source inconnue)


        Ce portrait d'une famille de dessin animé appelée «American Dad» regroupe LES clichés d'une famille américaine de classe moyenne. Sans prendre en compte l'extraterrestre à droite, cette famille constituée des parents et de leur deux enfants vit dans ce qui semble être un quartier résidentiel, dans une grande maison, avec une grande allée de garage, sans oublier le fameux drapeau américain. Une famille américaine parfaite parmi tant d'autres, à première vue.

ANALYSE DU GENERIQUE DE DESPERATE HOUSEWIVES

       Le générique de Desperate Housewives est le résultat de la brillante idée qu'a eu le scénariste de la série, Marc Cherry. Cette idée n'est autre que de faire un montage d'oeuvres connues mais parodiées. Le compositeur de la musique du générique est Danny Elfman, qui à également fait celle du générique des Simpsons. La bande son du générique apporte un brin d'ironie, de "comique", aux oeuvres qui défilent.


0:00 à 0:06 Séquence 1:
        Cette première séquence est une parodie du tableau de Lucas Cranach l'Ancien. Sur l'oeuvre originale sont représentés Adam et Eve, les premiers Hommes, dans le jardin d'Eden. La Bible raconte qu'Eve tient une pomme dans la main symbolisant le fruit défendu qu'elle donne ensuite à Adam qui la croqua. Suite à cela, ils firent tous deux chassés du Jardin d'Eden.
        Dans le générique de "desperate housewives", cette œuvre est là première des œuvres qui défileront le long de ce générique et symbolise donc le commencement, le debut, du règne de l'Homme sur terre. L'œuvre est détournée de façon à ce que ce soit Eve qui croque dans la pomme, comme si ce n'était qu'une provocation. Adam, lui, se fait littéralement écraser par une pomme géante à 0:01 secondes lorsque Eve saisit la pomme que lui tend un serpent dans l'arbre. L'homme devient donc une victime de son péché, il est humilié par la femme. Jusqu'à 0:06 secondes nous avons un gros plan sur Eve. Comme si c'était la femme qui écrasait l'homme, le dominait. Il y a là une remise en question de la place que tient l'homme dans le couple. 
      Les transitions entre chaque oeuvre sont faites sous forme de "collage" et nous verrons que nous retrouvons certains éléments des oeuvres précédentes dans celles qui les suivent. 



0:07 à 0:11 Séquence 2:
     La seconde séquence est l'œuvre détournée de Nefertari qui date de l'antiquité égyptienne. Nefertari était reine d'Egypte et avait dix enfants, elle était l'épouse du pharaon Ramsès II.
     L'œuvre détournée nous montre une Nefertari débordée et impuissante, qui s'écroule à cause des nombreux enfants qui l'entourent et l'oppressent.


0:12 à 0:19 Séquence 3:
       L'œuvre originale de cette troisième séquence est un tableau de Jan Van Eyck datant de 1434, intitulé «Les Epoux Anolfini». Sur ce tableau est représenté le mariage d'un riche marchand italien avec une jeune femme issue d'un rang social inférieur, qui par ailleurs se trouve être enceinte et sous l'emprise de son mari, soumise. Tout comme dans l'œuvre détournée, où l'homme mange une banane et balance la peau sur le sol, près d'autres déchets (nous pouvons même imaginer qu'il considère sa femme comme tel: un déchet), et où la femme se précipite, armée de son balais, afin de ramasser tout cela. Nous retrouvons ici l'idée de soumission chez la femme.
         Lors de la transition de ces deux séquences, nous voyons que la femme du tableau de Van Eyck "lance son balais par la fenêtre" de la maison du tableau suivant. 


0:20 à 0:28 Séquence 4:
           Dans la quatrième séquence, l'œuvre originale est celle de Grant Wood, « American Gothic » qui date de 1930. Comme nous avons pu le dire dans la brève présentation que nous avons rédigée de cette œuvre, un couple est peint sur cette toile, comme c'est le cas pour les précédentes. Ils se trouvent devant leur maison, une maison de classe moyenne. La femme ne nous regarde pas contrairement à son mari tenant une fourche, mais fixe quelque chose ou quelqu'un se trouvant dans une direction opposée. Elle semble femme frustrée et son mari nous à tout l'air d'être sévères. L'homme nous paraît être pour sa femme un obstacle à toute approche de l'exterieur. Alors qu'au contraire, dans l'œuvre détournée présente dans le générique le mari se laisse séduire par une pin-up peinte par Gil Elvgren, tandis que sa femme assiste à la scène sans pouvoir intervenir, son visage se décompose et la tristesse l'envahit. Ici encore, la soumission de la femme perdure. Elle finit enfermée dans une boîte de sardines. Boîte que l'on retrouve dans la séquence suivante sur un comptoir.


0:29 à 0:32 Séquence 5:
      L'œuvre originale de la cinquième séquence est une affiche de propagande de la seconde guerre mondiale de Dick Williams. Son affiche avait pour but de convaincre et de pousser les femmes à ne penser que pour la patrie, afin d'éviter la pénurie du rationnement alimentaire. L'œuvre à été détournée en montrant la femme qui tente de se réapprovisionner en vain puisqu'elle fait tomber une boîte de Campbell's Tomato Soup, à cause du poids de ses provisions. Cette boîte de soupe a été peinte par Andy Warhol, et comme la boîte sardine, on la retrouve dans la séquence suivante.



0:33 à 0:37 Séquence 6:
        L'œuvre originale de la sixième séquence est enfait deux images regroupées de pop-art faites par Robert Dale dans la fin des années 50. Cet art se base principalement sur le rôle de la société de consommation à travers les publicités, les bandes déssinées, les magazines... L'œuvre détournée se trouve être la combinaison de ces deux œuvres de Robert Dale. Nous voyons l'homme qui rattrappe la boîte de soupe, la femme pleure, puis met un coup de poing à l'homme qui se retrouve avec un œil un beurre noir. Contrairement aux œuvres des séquences précédentes, la femme se rebelle et n'est tout d'un coup plus soumise. Il y a là une révolte de la femme après qu'elle se soit fait "marché dessus". On brise complètement l'idée du couple parfait et le coté romantique de celui-ci, parfaitement amoureux, qui s'entend parfaitement et où la femme n'a rien à dire. Les mœurs ont évolué dans le sens où la femme est désormais une femme indépendante et ne doit pas se soumettre à la volonté de son mari.


0:38 à 0:42 Dernière séquence du générique:
       Dans cette septième et dernière séquence, le générique se termine comme il a commencé. On retrouve le jardin d'Eden mais cette fois-ci ce ne sont pas Adam et Eve qui s'y trouvent mais les cinq héroïnes de la série, tenant chacune le fruit défendu.

       En conclusion, le générique que Marc Cherry à produit pour sa série américaine "Desperate Housewives" nous fait découvrir avec culot des parodies d'œuvres mondialement connues. Nous pouvons y distinguer une évolution chronologique des œuvres qui résume environ 2000 ans de l'histoire des femmes et de leur place au sein du couple ainsi que la remise en question de celle des hommes. Nous retrouvons certains stéreotypes américains à travers ce générique. Comme avec Nefertari, ce sont aux femmes de s'occuper des enfants. Comme avec la femme du tableau "Les époux Anolfi", ce sont aux femmes de faire le ménage. Ou encore comme dans l'affiche de propagande de Dick Williams, ce sont aux femmes de rationner leurs aliments et ceux des hommes. 

Dans chacune des séquences analysées, Marc Cherry et Sam Mendes utilisent tous deux des procédés du détournement et de l'ironie. L'un par l'art et l'importance de la femme et l'autre par les clichés du quotidien américain.

UN PEU D'HISTOIRE, UN PEU DE DEFINITION


     Le terme ‘American Way Of Life’ fait ses premières apparitions au XVIIe. L’expression se rapportait alors au style de vie des personnes habitant aux Etats-Unis. Ces personnes sont issues de la colonisation anglaise qui a eu lieu entre 1607 et 1732 dans le but de fuir l’oppression politique ou d’échapper aux discriminations religieuses. Une longue vague d’émigration en découlera, une vague de 300 ans.
Les premiers textes pouvant se rattacher à l’American Way Of Life datent de juin 1176, lorsque la Déclaration des droits de l’Etat de Virginie sont adoptés. George Mason, délégué de la Virginie à la Convention constitutionnelle américaine, y a écrit : « Tous les hommes sont par nature également libres et indépendants, et ont certains droits inhérents, dont, quand ils commencent à vivre en société, ils ne peuvent pas, par aucun contrat, être privés ou être dés-saisis de leur postérité ; à savoir, le plaisir de la vie et de la liberté, et ils doivent avoir les moyens d'acquérir et de posséder des propriétés, et de poursuivre et obtenir le bonheur et la sûreté. » On y retrouve les mots « libres », « société », « la vie et [de] la liberté », « acquérir », « posséder », « propriétés » et « bonheur », mots que les Américains ont tous à la bouche, nous submergeant avec.  On retrouve évidemment ces mots dans la Déclaration d’indépendance des Etats-Unis, ce qui a démocratisé leur usage. Tout américain doit avoir le droit à la vie, à la liberté et à la recherche du bonheur , ce qui les a amené à un mode de vie d’abondance, de tout, partout, quand on veut, et ils sont ainsi devenu LA société de consommation à la fin de la Guerre froide.

Cependant, dans le cas européen, le début de l’émerveillement pour cette Amérique date de la Première Guerre Mondiale. L’armée américaine ayant aidé notre armée, les français ont commencé à être curieux de savoir ce qu’il se cachait derrière l’Atlantique.
     Lorsqu’ils sont ressortis vainqueurs de la Seconde Guerre mondiale, les Américains ont eu le droit de négocier quelques accords, tel que l’accord Blum-Byrnes en 1946.  Cet accord est d’autant plus intéressant pour nous puisqu’il touche au domaine cinématographique.
       L’accord BLUM-BYRNES : Cet accord franco-américain vise à réduire la dette française envers les Etats-Unis de 2 milliards de dollars. Cet accord demande la fin du régime d’interdiction des films américains en France (1939) Cette négociation n’est pas la première, des règles ayant été fixées dès 1933. Elles exigeaient des français la diffusion d’un quota fixe de films américains.
     
      L’utilisation de « American Way Of Life » s’est propagée et nous a envahi durant la Guerre froide (1947-1991), lors de leur quête à la suprématie. La propagande est utilisée des deux côtés, mais les Français ont été plus ‘touché’ par la société américaine, démocratique et capitaliste, contrairement à l’URSS communiste.

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Voyons maintenant pour une définition/conclusion de l’American Way of Life. Tout d’abord, ce mode de vie leur est propre, il est inimité.  On peut parler d’une société de consommation, une société qui est poussée à consommer beaucoup et du peu durable. On peut aussi parler de sa propagande artistique, que l’on retrouve à travers énormément de films, peintures ou séries, car même Desperate Housewives, malgré son aspect moqueur du style de vie américain, réussit à vendre du rêve outre-Atlantique, par son style humoristique, ses personnages attachants et la beauté omniprésente. Les américains disent être libres et avoir le droit au bonheur, ce qui guide leur vie de la naissance à la mort.

Mais ne l’oublions pas, les Etats-Unis sont avant tout une puissance économique importante, ce qui leur donne les moyens de s’exporter, de payer pour des publicités partout dans le monde ou des films en tête d’affiches partout.

Après tout, tout le monde se forge son avis à sa manière, mais n’oublions pas que rien ni personne n’est parfait.

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